Plus connu sous l’appellation « Jatoba », le courbaril est un fruit, mais cette nomination désigne aussi l’arbre qui est originaire de l’Amérique tropicale. On en trouve au Maranhao mais il y a également quelques pieds aux Antilles, en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Son nom scientifique est « Hymenea Courbaril ».
Présentation et origine - Jatoba
Le jatoba, dont le nom botanique est Hymenaea courbaril, appartient à la famille des Caesalpiniacées. L’aire naturelle d’extension de cette essence s’étend du Mexique à l’Amérique du Sud.
Les ressources principales sont situées dans les forêts pluvieuses du Brésil (jusqu’à 1000 mètres d’altitude), mais aussi en Colombie, en Guyane, au Surinam et au Venezuela.
L’arbre a une hauteur moyenne de 25 à 35 mètres pour un diamètre généralement compris entre 60 et 120 cm. Le tronc, qui possède des contreforts à la base, est cylindrique et sans branches.
La grume peut atteindre 12 à 24 mètres. Le déploiement des branches présente une forme tabulaire. L’écorce brune/grisâtre est lisse à légèrement granuleuse.
Aspect - Jatoba
Le jatoba présente un duramen et un aubier bien distincts. Le bois de cœur est rouge saumon à orange brun. On y remarque souvent des zébrures noires. L’aubier assez large est quant à lui blanc grisâtre ou rosâtre. Seul le bois de cœur présente un réel intérêt. Il fonce avec le temps et vire au brun violacé, ce qui lui confère une esthétique chaleureuse.
La texture est légèrement moirée. Le fil est généralement droit, mais certains arbres ont un contre-fil assez prononcé. Le grain est moyen à grossier et la texture est fine à moyenne. Ce bois n’a pas d’odeur caractéristique. Il est très lourd et ne flotte pas. Sa densité moyenne varie entre 0,8 et 1,17 à 12 % d’humidité.
Principales caractéristiques - Jatoba
Son duramen est très peu imprégnable et naturellement durable. C'est un bois de classe 3, pouvant être utilisé en extérieur, sans contact avec le sol. Mais ce n’est pas le cas de l’aubier. Le jatoba résiste bien aux champignons lignivores, aux insectes xylophages et termites des climats tempérés. Le retrait volumique du jatoba varie de 12 à 14 %, ce qui en fait un bois assez stable en service.
Détail remarquable pour une essence de cette densité, le jatoba est moyennement nerveux. Il a en outre des caractéristiques physiques et mécaniques excellentes. Par ailleurs, il se cintre facilement à chaud.
Applications - Jatoba
Le jatoba est employé en France depuis 1920. En Europe et en Amérique du Nord, il est principalement utilisé pour l’élaboration de lames de parquets et de terrasses en raison de sa résistance exceptionnelle au poinçonnement et de sa longévité. C’est aussi un bois particulièrement adapté au secteur de la menuiserie intérieure de qualité (portes décoratives, menuiseries fines) et de l’industrie haut de gamme du meuble.
Placages, tranchés ou sciés, et l’ébénisterie sont des domaines d’application courants. Enfin, en ce qui concerne les autres applications, les débouchés sont nombreux : construction navale (membrures et aménagements intérieurs), escaliers, lambris, bardages, parquets industriels, etc.
Conseils d’utilisation, finition - Jatoba
Le séchage à l’air libre est difficile. Le passage en séchoir n’engendre pas de problèmes majeurs, ni forts retraits, ni dégradations. Le sciage nécessite un affûtage assez régulier en raison de la dureté remarquable. On conseille des outils à denture stellitée pour le sciage et en carbure de tungstène pour les usinages.
On fera attention à la présence de contre-fil. C’est la découpe sur quartier qui donne les débits les plus homogènes et satisfaisants. Il jouit aussi d’appréciables qualités de découpe et d’usinage. Le rabotage nécessite une forte puissance et un angle de coupe de 20° afin d’obtenir des résultats soignés. Le tranchage est régulièrement pratiqué et offre des placages de qualité.
Enfin, le ponçage donne de bons résultats. Le collage est souvent délicat en raison de la dureté du bois et doit se limiter, dans la mesure du possible, aux applications intérieures. Le clouage et le vissage sont satisfaisants. Le ponçage est aisé et donne une excellente qualité de finition. Les étapes de finition proprement dites sont le vernissage ou l’huilage. Lors de la mise en œuvre, un forage préalable est nécessaire afin d’accueillir les vis.
De nombreux avantages
Le jatoba produit à sa base une résine ayant l’apparence d’une gomme jaune-brun à rougeâtre, transparente ou translucide. Elle porte un nom d’origine aztèque, le copal, qui signifie encens. Il est encore utilisé par certains Amérindiens dans les cérémonies de culte traditionnel. Cet encens rituel est appelé “copal pom” par les Mayas. La résine jouit de propriétés médicinales diverses : sédatif, anti-asthmatique, décontracturant, cicatrisant, anti-inflammatoire.
Ce copal est aussi à l’origine d’une sorte d’ambre néo-tropical (la fossilisation est dans ce cas moins poussée) et renferme, comme son homologue, des inclusions végétales ou animales. Enfin, cette résine a aussi des applications industrielles, notamment dans la formulation de vernis et de colles. Pour la petite histoire, les fleurs de grande taille sont colonisées par les chauves-souris.