Contexte difficile pour les scieurs de France
Le marché du bois traverse une période difficile, avec des scieurs de bois confrontés à une contraction de l’activité, des coûts d’approvisionnement et des hausses des prix de l’énergie et des assurances. L’instabilité internationale et la demande en berne compliquent encore les choses. Les entreprises du secteur doivent digérer les investissements massifs réalisés après la pandémie de Covid-19. Nicolas Douzain, de la Fédération nationale du bois, souligne que les scieries tournent désormais à 95 % de leur capacité, contre 120 % pendant la période post-Covid.
La crise du bâtiment et la hausse des charges
La crise du bâtiment a des répercussions directes sur l’industrie du sciage, ce qui entraîne un rééquilibrage du marché. Nicolas Douzain précise qu’une hausse des charges de 30 euros par mètre cube scié, soit 15 %, est à prévoir pour compenser l’augmentation des coûts des matières, de l’énergie, des assurances, et du personnel. Dans ce contexte, les scieurs doivent ajuster leurs prix pour assurer leur pérennité. Certains acteurs, comme Ziegler, ont déjà fait faillite en raison de la rentabilité insuffisante.
Répercussions sur les prix et les volumes
Les scieries comme Scierie Lemaire (implantée dans les Vosges) ont déjà appliqué une hausse de leurs prix de vente, ce qui a été accepté par leurs clients en raison de la prise de conscience des prix pratiqués par les scieries étrangères. Bongard-Bazot & Fils (BBF), également confrontée à une demande fluctuante, prévoit d’augmenter ses volumes pour compenser la baisse des prix, notamment en se positionnant sur des marchés comme le douglas.
L’investissement post-Covid et les exportations
Les scieries françaises ont investi massivement après la crise sanitaire, entre 5 et 7 millions d’euros, afin de moderniser leurs outils. Nicolas Douzain note qu’il est désormais crucial pour les scieurs de générer des marges pour amortir ces investissements. L’industrie du sciage, bien que dans une période de ralentissement, voit une augmentation des exportations, en particulier vers des marchés comme le Maghreb et l’Asie. Thomas Sève de Monnet-Sève souligne que les scieries qui produisent plus de 50 000 m³ de sciages par an doivent impérativement se tourner vers l’export pour rester compétitives.
Le douglas, une essence en plein essor
Le douglas continue de se développer comme une essence clé dans la construction et l’ameublement. Jean-Philippe Bazot de BBF évoque le succès du douglas en France, qui est désormais la principale ressource forestière de cette essence en dehors des États-Unis et du Canada. France Douglas, une association qui soutient la valorisation du douglas, a joué un rôle essentiel dans son développement. Cette essence connaît une forte demande et une gestion efficace de la ressource.
Problèmes d’approvisionnement et impact de la météo
Les scieries rencontrent des difficultés d’approvisionnement en raison de conditions climatiques défavorables, comme des pluies incessantes qui compliquent la récolte du bois. Nicolas Douzain précise que ces conditions ont entraîné une augmentation des prix du pin maritime et du douglas, qui ont vu leurs prix augmenter de deux chiffres. Bongard-Bazot & Fils et d'autres scieries dépendent fortement des conditions météorologiques pour approvisionner leurs stocks.
Une transition vers l’export et l’IA
Les scieries françaises cherchent à compenser la baisse du marché intérieur en augmentant leurs exportations, particulièrement vers des zones en forte demande comme le Maroc, l'Asie, et les pays du Maghreb . Des entreprises comme UFV Bois se tournent également vers l'e-commerce pour atteindre un plus large public et optimiser leur distribution. Maxence Lemaire de la scierie Lemaire mise sur l’IA et les machines autonomes pour améliorer la qualité des bois et accroître sa compétitivité à l'export.










