Notre-Dame, des enfers au paradi

WoodPartners • Crée le 22/07/2025 – Mis à jour le 30/07/2025

Notre-Dame, des enfers au paradi
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Une reconstruction historique menée par Philippe Villeneuve

Lors d’une conférence organisée par l’Union nationale des syndicats français d’architectes (Unsfa), Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques, est revenu sur la reconstruction de Notre-Dame de Paris, détruite partiellement par un incendie le 15 avril 2019. Le chantier s’achèvera pour une réouverture prévue le 18 décembre 2024.

Reconstruire à l’identique : un choix pragmatique

Plutôt que de moderniser, le projet a consisté à reconstruire à l’identique, s’appuyant sur un relevé précis de la charpente effectué en 2014 par Rémi Fromont. Une organisation rigoureuse a réparti les postes entre équipes (charpente, couverture, serrurerie, grandes orgues…) pour gérer 15 à 20 chantiers en parallèle.

Myths debunked : plomb, échafaudages et température

Philippe Villeneuve a clarifié plusieurs fausses informations :

  • L’échafaudage en place ne reposait pas sur la toiture

  • Il n’y a pas eu de pollution massive au plomb, les températures mesurées lors de l’incendie étant inférieures au seuil de vaporisation du plomb (1 749 °C)

Sauver les voûtes pour sauver la cathédrale

Malgré la chute de la flèche, les piliers ont tenu et les voûtes ont résisté, sauf au point d’impact. Des poutres de sécurité (provenant de Belgique) ont été installées. Tous les éléments (bois, vitraux, ferrures) ont été déposés, numérotés et classifiés. Les arcs-boutants ont été sécurisés pour permettre le retrait de l’ancien échafaudage.

Techniques anciennes pour une charpente neuve

La nouvelle charpente a été réalisée en bois massif, comme au XIIIe siècle. Elle a été taillée au fil, non à la scie, pour plus de solidité. Des taillandiers ont forgé haches et doloires, et les charpentiers ont tracé des épures avant le pré-assemblage en atelier et la pose sur site.

Le retour de la flèche de Viollet-le-Duc

La flèche imaginée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, haute de 96 m, a été fidèlement reconstruite. Constituée de 1 000 pièces de bois, elle culmine désormais avec une nouvelle croix dorée et un coq flambant neuf dessiné par Philippe Villeneuve, symbolisant l’incendie et l’Esprit Saint.

Une sécurisation maximale pour éviter une nouvelle tragédie

Le nouvel édifice intègre :

  • Détecteurs d’incendie

  • Caméras thermiques

  • Brumisateurs dans la charpente

  • Accès pompiers améliorés

Des maquettes de simulation d’incendie ont été utilisées en amont, et un audit national a été lancé pour sécuriser toutes les cathédrales de France.

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