Une nouvelle campagne de prévention nationale
Dix ans après sa première initiative, l’OPPBTP a relancé une campagne nationale de sensibilisation aux risques de chutes de hauteur, première cause d’accidents mortels dans le BTP après ceux de la route. La campagne, menée du 21 mai au 5 juillet, a touché plus de 275 000 entreprises, via lettres, mails, événements, formations, kits pédagogiques, etc.
Une mobilisation collective sur le facteur humain
La nouvelle campagne, soutenue par la Cnam, met l’accent sur la perception du risque et vise une prise de conscience collective. Selon Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP, 2 000 entreprises ont été accompagnées depuis 2014 à travers le programme « Travaux en hauteur, pas droit à l’erreur ».
Des chiffres préoccupants
Une enquête menée du 5 février au 8 mars 2024 sur 670 professionnels issus de 327 entreprises montre :
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75 % des chefs d’entreprise et 62 % des compagnons ont déjà été témoins ou victimes de chutes
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Près de la moitié travaillent sans équipement de sécurité au moins une fois par an
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50 % des chantiers visités présentent un niveau de sécurité moyen ou insuffisant
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80 % des professionnels estiment que leurs clients ne se préoccupent pas du risque chute
Entre conscience du danger et relâchement sur le terrain
Même si la majorité reconnaît l’importance des protections collectives, un tiers des compagnons les trouvent gênantes. Certains professionnels, comme Nicolas Morel (Toitures Morel, Giromagny), rappellent que l’habitude peut engendrer un faux sentiment de sécurité, cause fréquente d’accidents : « C’est quand on est à l’aise que l’accident arrive ».
La sécurité, aussi une image de marque
Les échafaudages de pied sont largement perçus comme un atout visuel pour l’entreprise. Pour Nicolas Morel, ils deviennent même un outil publicitaire. Pourtant, trop de chantiers sont encore insuffisamment sécurisés, souvent par manque d’intérêt perçu de la part des clients.
Prévention, vigilance et communication
Le docteur Christian Morel, médecin du travail, appelle à une vigilance constante : « Il faut travailler sur la prise de conscience, avec fermeté et doigté, surtout auprès de ceux qui se croient invincibles ». Bonne nouvelle : dans un secteur en tension, la sécurité devient un critère attractif pour les jeunes candidats.






