Victimes indirectes de la chasse aux ouvriers sans papiers menée par l’administration Trump, les entreprises du bâtiment américaines se retrouvent démunies face au renforcement des contrôles sur une main-d’œuvre souvent en situation irrégulière. Une situation problématique, et un scénario que certains craignent voir émerger en Europe.
Main-d’œuvre ciblée
À Los Angeles, puis surtout en Floride, les rafles migratoires s’intensifient. L’opération Tidal Wave, en mai dernier, a mené à plus de 1 100 arrestations sur des chantiers. Selon le magazine Roofing Contractor, 38 % des couvreurs américains sont d’origine étrangère. Dans ce climat tendu, même des travailleurs réguliers se retirent temporairement des chantiers. Des entreprises mettent en place des plans de crise : documents prêts, avocats joignables, procédures de blocage.
Une politique extrême
La Floride, sous la gouvernance de Ron DeSantis, a durci les règles : détention sans caution pour toute personne sans papiers. Les entreprises sont aussi visées : perquisitions, audits, vérification des formulaires, et amendes. La stratégie du gouvernement Trump consiste à cibler à la fois les salariés et les employeurs. Le secteur du BTP, notamment la couverture, est totalement déstabilisé.
Et si c’était chez nous ?
En France, les contrôles restent mesurés, mais certaines alertes émergent : demandes plus fréquentes de justification des autorisations de travail, exigences sur la sous-traitance, vigilance accrue. Le secteur du bâtiment dépend fortement de la main-d’œuvre étrangère. Un durcissement du cadre réglementaire pourrait provoquer les mêmes déséquilibres qu’aux États-Unis.
Avertissement
Des voix s’élèvent pour proposer des solutions : régularisations ciblées, ou création de visas spécifiques pour la construction (comme le visa H-2A pour l’agriculture). Ces idées pourraient être envisagées en Europe. Le cas floridien illustre à quel point la couverture est exposée – non seulement aux intempéries et aux risques physiques, mais aussi aux turbulences politiques.