L’IA dans le secteur de la scierie : une réalité depuis longtemps
Selon Jean-François Portala, dirigeant de Sovilor, l’intelligence artificielle est présente en scierie depuis longtemps via des automatismes, des logiciels d’optimisation, et des outils de traitement de données. Elle simule des décisions humaines, notamment dans les optimiseurs de forme du parc à grumes.
Henry André, de André Technologies précise que l’IA, nourrie par un vaste catalogue de données, va plus loin qu’un simple automatisme : elle prend des décisions en continu grâce à des algorithmes avancés.
Une révolution digitale pour la filière bois
Michel Loyet, dirigeant de Finega évoque le rôle du big data pour optimiser la consommation énergétique, la maintenance (devenue prédictive), et la qualité du délignage. Les machines des marques EW Gillet, MEM, Segem sont connectées via la plateforme OSIA 4.0 à un Data Center situé à Saint-Quentin-Fallavier, près de Lyon.
Marc Siat, dirigeant de la scierie Siat souligne que l’IA transformera l’ensemble des secteurs de la scierie. Fabien Iffrig, du groupe Microtec insiste sur la virtualisation qui permet de simuler la production avant sciage réel.
Le rôle de l'humain reste central
Jean-François Portala rappelle que l’IA est un outil d’aide à la décision, mais que l’humain reste indispensable. Les principales avancées concernent le scannage, permettant la détection de défauts en surface (photographie HD) ou internes (rayons X).
Un tournant vers l’industrie 4.0
L’Observatoire du métier de la scierie confirme l'entrée du secteur dans l’ère industrie 4.0, avec un effet domino sur les plus petites scieries.
Les scieries Margaritelli, FP Bois, Mutelet intègrent scannage, délignage, empilage automatisé, tout en conservant des opérateurs expérimentés à la supervision.
Benoît Lesbats, de la scierie Lesbats insiste sur la nécessité de pouvoir reprendre la main, en cas d’erreur d’analyse IA. Il alerte aussi sur la dépendance aux équipementiers (pièces détachées, obsolescence).
Machines connectées et scannage en expansion
Guillaume De Lucas, de Sera-Gillet cite la scierie Roinel, où le conducteur de tête pilote aussi la déligneuse. Patrick Dziura, de Aquitaine Électrique) note une forte demande pour le scannage 2D/3D sur canters, chariots, déligneuses.
Jean Browaeys, de LBL Brenta, à Chauffailles) explique que les chariots deviennent “intelligents” avec l’intégration automate/informatique. Exemple : le chariot Spider hydraulique 4.0 chez la scierie Faucheron.
Microtec déploie ses solutions Logeye 300 et Logeye Stéréo pour le positionnement automatique des billons et le tri qualité sur parc à billons, installés notamment à la scierie Lemaire.
Bernard Foucke, de Joulin automatise l’empilage pour réduire les TMS et attirer les jeunes scieurs. L’entreprise robotise aussi les chaînes de clouage et de manutention palettes.
L’IA pour la gestion et le suivi en temps réel
Jonathan Bleez, de VBI pilote les séchoirs Secal à distance, avec ajustement énergétique. La société Forézienne a lancé OVA (Over View Application) pour suivre les performances des lames de scie à ruban.
Jean-Paul Giorgis, de la scierie Giorgis note la difficulté de gérer la production manuellement. Laurent Vial, de Provence Sciage collabore avec Samuel Grand, de Digibois pour mettre en place un système connecté (tablettes, bornes Wi-Fi, codes-barres).
Michel Loyet, chez Finega, livre une ligne de conditionnement équipée de vision intelligente : détection section, comptage, étiquetage automatique (QR code, code-barre), reliée à un serveur.
Jérôme Vadot, de la scierie Vadot, en Bourgogne utilise Zeendoc pour la sérialisation, la dématérialisation, et le transfert de données.
Le besoin de traçabilité s’intensifie
Face aux approvisionnements contractualisés, Jean-François Labrousse, de la scierie Labrousse et Benjamin Mathieu, de la scierie Jean Mathieu réclament des solutions pour prouver les défauts des bois (grumes coniques, fentes...).
Laurent Vial photographie les grumes non conformes pour les renvoyer aux fournisseurs. Florian Pomarède, de Boissif équipera son parc à grumes SGM d’un scanner Sovilor pour vérifier la géométrie et la coupe.
La scierie Lemaire, équipée du Logeye 302 de Microtec, est la première en France à trier automatiquement la qualité sur parc à billons grâce à deux sources Xray fixes.