Un projet de titan

WoodPartners • Crée le 23/07/2025 – Mis à jour le 30/07/2025

Un projet de titan
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Modernisation industrielle en pleine mutation stratégique

Alors qu’un rachat par Wienerberger est en cours depuis décembre, le groupe français Terreal poursuit son programme Titan, lancé en 2020. L’objectif est double : moderniser l’outil industriel et réduire les émissions de CO₂, sans remettre en cause ses plans malgré le contexte.

En 2023, Terreal a inauguré la première phase du projet Titan sur son site de Roumazières (Charente), un site historique de 40 hectares et 340 collaborateurs.

Robotisation et performance : la ligne UT8

Baptisée Titan Ouest, cette première phase visait à transformer un four à cuisson rapide des années 90. Cette modernisation, réalisée pendant la crise Covid, a intégré 23 robots fournis par Tecauma, entreprise vendéenne basée aux Essarts. La robotisation inclut une ligne d’encastage, une ligne de décastage et une palettisation complète.

Ce projet a permis de transférer la gamme Zen vers une ligne UT8 plus performante, capable aussi de produire de nouvelles références telles que Horizon 12 et Latitude 12. Résultat : la consommation énergétique a été divisée par trois pour cette gamme.

Soutien régional et réduction de l’empreinte carbone

Ce projet, soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine, a permis de réduire la consommation du site de 6,5 % et d’éviter l’émission de 2 600 tonnes de CO₂. L’usine couvre aujourd’hui l’équivalent de 30 000 maisons dans la région, soit 1 sur 2, et génère une activité pour environ 5 000 entreprises sur la façade atlantique.

Avec une consommation de 255 GWh/an, Terreal figurait parmi les 15 plus gros consommateurs industriels de la région. Dans le cadre d’un contrat de performance énergétique, elle s’est engagée à réduire sa consommation de 10,5 % d’ici 2025, avec un soutien régional de 1,3 million d’euros pour un investissement global de 6,3 millions d’euros.

Contexte économique et transition énergétique

Selon Jean-Baptiste Fayet, directeur général de Terreal, la montée du coût de l’énergie et du prix du CO₂ (passé de 5 à 100 €/tonne en 5 ans) impose d’intensifier la décarbonation de la production. La réglementation RE2020 impose une réduction progressive de l’empreinte carbone des produits pour rester compatibles avec la construction neuve.

L’ambition portée par la FFTB (Fédération Française des Tuiles et Briques) est une réduction de 30 % des émissions d’ici 2030 et 80 % d’ici 2050. La filière terre cuite doit ainsi être réinventée pour rester durable, technique et compétitive.

Trois axes d’investissement industriel

Les efforts de Terreal s’articulent autour de trois axes majeurs :

  • Amélioration de la performance énergétique via la modernisation des équipements et l’optimisation des process.

  • Réduction de la consommation d’énergie par des procédés innovants.

  • Substitution des énergies fossiles par des sources vertes (électrification, solaire thermique, biomasse).

Une stratégie globale sur plusieurs sites

En parallèle, entre 2018 et 2021, Terreal a investi plus de 1,5 million d’euros sur son site de Montpon-Ménestérol (Dordogne) pour améliorer la récupération énergétique entre four et séchoir. Résultat : plus de 12 % de réduction de consommation énergétique sur ses sites régionaux entre 2018 et 2022, au-delà de l’objectif initial de 10,5 %.

La seconde phase du projet Titan (2021–2025) est en cours, incluant les trois autres lignes de production de Roumazières, avec pour objectif de réduire la consommation des fours et de récupérer la chaleur fatale.

Retour d’expérience d’Olivier Butel

Olivier Butel, directeur des opérations de Terreal, souligne les apports majeurs du projet :

  • Sécurité renforcée par une implantation des équipements favorisant la visibilité et l’accessibilité.

  • Ergonomie optimisée pour les postes de production et de maintenance.

  • Allègement de la charge mentale grâce à des interfaces homme-machine simplifiées.

  • Automatisation des tâches répétitives, comme le contrôle qualité final avec caméras de vision.

  • Souplesse de configuration rendue possible par l’usage de robots, qui évitent les réglages mécaniques complexes.

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