Le doussié est un bois d’œuvre qui est produit par différentes espèces d’arbres du genre Afzelia poussant en Afrique tropicale.
Présentation et origine : doussié
Le doussié est le nom vernaculaire et l’appellation commerciale qui regroupe les noms botaniques suivants : Afzelia bipindensis, bella, africana ou pachyloba est de la famille des Caesalpiniaceae. Cependant, c’est le bipindensis qui est le plus apprécié (en fait le doussié rouge).
L’aire naturelle d’extension de cette essence se situe principalement en Afrique de l’Ouest et centrale, notamment au Cameroun, Gabon, Nigeria, Sénégal, Ghana et en Côte d’Ivoire.
L’arbre a une hauteur moyenne comprise entre 30 et 40 mètres pour un diamètre variant de 0,6 à 1 mètre, dont on tire des billes pouvant atteindre jusqu’à 20 mètres (les longueurs courantes sont comprises entre 6 et 12 mètres).
Il possède de larges contreforts à la base s’élevant parfois jusqu’à 2 mètres. L’écorce écailleuse et épaisse est grisâtre.
Cette essence est généralement une espèce des forêts ombrophiles.
Aspect : doussié
Le doussié présente un duramen et un aubier bien distincts. Le bois de cœur est ocre clair, puis marron rougeâtre après exposition, tandis que l’aubier jaune pâle à blanchâtre n’excède pas 5 cm. Les figures du doussié sont peu marquées : le veinage est parfois entrecroisé. Le grain est moyen et le fil est généralement droit.
Cependant, on rencontre occasionnellement des exemplaires à léger contre-fil. La texture du bois est homogène comme pour la majorité des essences tropicales. On note la présence de dépôts jaunes ou blancs dans les pores et fentes.
On remarque une odeur caractéristique de cuir. Il s’agit d’un bois dur et lourd dont la densité moyenne varie de 0.62 à 0.95 à 12 % d’humidité.
Principales caractéristiques : doussié
Le bois de cœur est naturellement très durable et ne nécessite aucun traitement de préservation aussi bien dans le cas où il reste au sec que dans celui d’un contact permanent avec l’humidité. Il est ainsi utilisable quelque soit la classe de risque biologique (I à IV).
Le retrait volumique du doussié varie de 0,34 à 0,54 % par % d’humidité, ce qui en fait un bois stable en service. Ses qualités mécaniques sont excellentes et sa dureté très appréciée, le rendant idéal pour la réalisation de parquets et deckings.
Il résiste bien aux attaques de produits acides et corrode le fer en milieu humide.
Applications : doussié
Le doussié est aujourd’hui principalement employé pour l’élaboration de parquets et de terrasses ou deckings en raison de sa forte résistance au poinçonnement. Sa stabilité et sa dureté ont permis de le sélectionner pour la réalisation de la piste du vélodrome de Bercy à Paris. Cependant, il s’agit de l’une des essences préférées des charpentiers de marine : membrures, bordés et ponts sont fréquemment fabriqués en doussié.
Ce bois durable est apprécié tant pour les menuiseries extérieures qu’intérieures. Les fabricants d’escaliers en sont aussi friands. Par ailleurs, lambris intérieurs ou extérieurs de luxe sont proposés. L’industrie du meuble utilise également ce bois afin de produire des articles haut de gamme en bois massif ou sous forme de placage tranché ou de marqueterie.
Enfin, certaines charpentes se voient édifiées en doussié.
Conseils d’utilisation, finition : doussié
Le séchage est lent, mais ne pose pas de problèmes majeurs, ne génère ni fort retrait ni dégradations : les risques d’apparition de fentes, déformations ou gerces sont très faibles. L’usinage suggère un outillage spécial : lames stellitées, outils au carbure de tungstène. Le sciage nécessite un affûtage régulier en raison de la dureté du bois. L’aptitude au tranchage est bonne.
Le préperçage est conseillé, car l’essence est assez fissile. Le ponçage est satisfaisant. Le collage nécessite quelques précautions en raison de la dureté et de la présence de résines. Celles-ci peuvent contrarier les étapes de finition, on recommande un bouche-porage. Les poussières du doussié peuvent causer quelques irritations.
Le doussié, aussi surprenant que cela puisse paraître, est très apprécié pour la construction de pistes vélodromes. En effet, c’est un des bois les plus stables, à très faible retrait. De plus, il est peu sensible aux variations de l’humidité ambiante. Dès lors, on comprend mieux cette utilisation.
Le Vélodrome de Bercy, construit en 1989, est la première piste intérieure employant le doussié, mais aussi la plus performante des pistes en bois. 100 m³ de bois en provenance du Cameroun ont été nécessaires et 75 km de lattes ont été assemblées grâce à des clous afin de construire cette formidable piste 250 m.