Essence de bois : le Tulipier
Lorsque vous entendez le mot Acacia, pensez-vous à des arbres en forme de parapluie dans la savane africaine ? Ou peut-être à des arbustes dans le Sud-Ouest américain sec ? Ou encore à l’outback australien ? Les acacias sont un groupe d’arbres et d’arbustes qui compte plus de 1 000 espèces et dont l’aire de répartition est très étendue. Faisons un tour rapide des faits les plus intéressants concernant ces arbres.

Présentation et origine

Improprement appelé “acacia” en raison de ses épines, le robinier appartient à la famille des Papilionacées. Son nom botanique est Robinia pseudoacacia. Cette essence, originaire d’Amérique du Nord est aussi nommée “Black ou Yellow Locust”. Le premier spécimen fut planté à Paris place Dauphine par Jean Robin, jardinier du roi Henri IV, en 1601.
Son aire de répartition couvre aujourd’hui une large partie de la France, son expansion naturelle n’ayant cessé depuis le XVIII e siècle. Cette sur-face représente près de 1 % des forêts françaises, soit 130 000 hectares, en majorité dans des propriétés privées.
Le robinier se rencontre assez rarement en peuplement étendu, dans les pineraies et forêts mélangées. Essence Héliophile, il jouit d’une croissance rapide et s’adapte à tous les sols ou climats. Le robinier a cependant une préférence pour les sols légers et assez riches en eau et son développement ne s’observe pas au-dessus de 1000 mètres. Il peut atteindre 20 à 35 mètres pour un diamètre maximal de 1,2 m.
On notera que son extension se fait principalement par reproduction végétative (rejet de souche et drageonnage). L’âge d’exploitation varie entre 30 et 70 ans. Sa longévité pouvant atteindre 300 ans ou plus.Le tronc est souvent droit mais aussi fourchu, fournissant des grumes irrégulières et courtes de 30 à 60 cm de diamètre.
La cime est quant à elle globulaire. Et l’écorce, brunâtre aux reflets gris, est crevassée de diagonales sinueuses. Les rameaux sont pourvus d’épines trapues et le feuillage caduc est composé de grandes feuilles (25 cm) possédant 9 à 21 folioles.
Aspect
Le duramen du robinier est facilement différentiable : de jaune verdâtre à l’état frais il prend une teinte brune claire et dorée sous l’effet des ultraviolets. L’aubier est quant à lui très mince et de couleur blanc-jaunâtre. Le fil est généralement droit, en dehors des nœuds fréquents, souvent de grosse taille.
On remarque un aspect flammé sur dosse. Sa structure est très hétérogène et les vaisseaux sont visibles à l’œil nu. Les cernes annuels sont très marqués. Avec une densité variant de 0,72 à 0,90 à 12 % d’humidité (selon les régions d’exploitation), le robinier est ainsi qualifié de mi-lourd à lourd.
Principales caractéristiques
Le bois de cœur, très durable, satisfait à la classe d’emploi IV. Les thylles obstruant les vaisseaux en font un matériau peut perméable. Ce bois est considéré comme nerveux à très nerveux (avec un retrait total autour de 16 %). En outre, il s’agit d’un bois très résistant en traction, en flexion et en compression (il résiste très bien aux chocs). Sa faible résistance à la fente en fait une essence fissile.
Applications
Les applications de cette essence sont liées à sa dureté et sa durabilité. Piquets de clôtures, poteaux et surtout piquets de vigne et de conchyliculture représentent les emplois les plus communs. On produit par ailleurs des parquets et des meubles(dont des pièces cintrées pour les sièges) de haute qualité.
Les aménagements de jardin, decking, parcours sportifs, manches d’outils, barreaux d’échelles et pièces de machines diverses peuvent être fabriqués en robinier. Mais aussi chevilles, merrains, mats, rames, membrures pliées à la vapeur pour la construction navale. Marqueterie et placage sont d’autres utilisations possibles.
Conseils d’utilisation, finition
Afin d’éviter les fentes durant le débit, il est recommandé de scier des grumes dont l’humidité est restée élevée. Et d’utiliser une
denture adaptée au sciage des bois durs. Le séchage est lent en raison de la présence desthylles obstruantle passage de l’eau dans les vaisseaux. Il est également délicat : fentes et diverses déformations peuvent être observées lors de conduites trop rapides.
Les températures de séchage doivent donc s’échelonner entre 35 et 60° C entre le début et la fin de l’opération. Le cintrage donne de bons résultats, le tournage également. Le tranchage est possible. Le collage ne présente pas de difficultés particulières, mais l’effort de pressage doit être d’autant plus élevé que l’épaisseur est importante.
Le clouage et le vissage exigent des avant-trous. En raison de la nervosité du bois et du diamètre relativement faible des grumes, il est recommandé de ne pas dépasser des largeurs de 80 à 100 mm. De plus, la présence de tannins est à prendre en considération pour les utilisations en façade afin d’éviter les salissures sur les éléments peints par exemple. Enfin les étapes de ponçage et de finition permettent d’obtenir un très beau rendu.
De nombreux avantages
Le robinier a fait ses preuves. Il a une très bonne tenue en extérieur, meilleure que le châtaignier par exemple. Il se tient bien, ne fendille pas, du fait de son grain serré. Et il a une belle couleur claire jaunâtre.
Comme bois dur, il est un peu plus difficile à usiner, mais avec du bon matériel, ça ne pose pas de problème. Destiné à passer une majeure partie de l’année en extérieur, le mobilier en robinier avait besoin d’une bonne finition. L’huile, trop longue à sécher, a été vite exclue. C’est la lasure, non filmogène, qui l’emporte : C’est un produit à la portée de tous et facile d’entretien.
Le Robinier, “faux acacia” : la nouvelle star du Perche
Ingénieur ESB, président de la Société des experts bois (SEB) et directeur de l’association Perchebois, Jean-Luc Ansel dévoile son penchant pour le robinier. Une essence certes secondaire en France qui détient néanmoins la première place pour l’association Perchebois.
FAQ
FICHE TECHNIQUE

Usinage : Facile

Résistance à la fente clouage/vissage : moyen

Collage : Bon

Dureté : Très dur
Propriétés physiques
- Masse volumique : de 720 à 900 kg/m3 à H=12 %
- Stabilité en service : assez bonne
- Coefficient de retrait volumique : 14 à 15 %
- Coefficient de retrait tangentiel / Coefficient de retrait radial : 0.55 à 0.75
- Retrait radial = 0.16 en % pour 1 % d'humidité
- Retrait tangentiel = 0.35 en % pour 1 % d'humidité
Caractéristiques mécaniques à H = 12%
- Contrainte de rupture à la compression moyenne : 70 MPa
- Contrainte de rupture en flexion moyenne : 140 MPa
- Contrainte de rupture à la traction moyenne : 150 Mpa
- Module d’élasticité moyen : 13 600 MPa
- Dureté Monin (mm-1) : 9.5